CONCLUSION
Nous avons maintenant une compréhension plus claire sur l’importance de l’empathie dans la pratique philosophique et le défi de concilier émotions et pensée rationnelle. Les émotions, bien qu’étant des obstacles à la pensée logique, sont cependant des catalyseurs essentiels pour une réflexion plus créative et personnelle. Nous avons vu concrètement comment l’intégration des émotions dans notre approche philosophique ne se contente pas de renforcer notre capacité de jugement, mais enrichit également notre compréhension de nous-mêmes et des autres. Ainsi, les idées initialement présentées dans l’introduction trouvent leur pleine expression et application dans notre pratique quotidienne, confirmant l’hypothèse que l’émotion et la raison, loin d’être en opposition, travaillent de concert pour une compréhension plus complète de notre expérience humaine. Nous espérons que la possibilité de nous distancier de nos émotions soit plus évidente désormais et que faire la part de l’imaginaire et du réel aide également à clarifier notre connaissance à leur sujet.
D’une part, les émotions peuvent être influencées par des facteurs inconscients, tels que des souvenirs ou des désirs refoulés, qui ne sont pas directement accessibles à la conscience. La dimension imaginaire peut contenir des images, des symboles, des métaphores. De même, l’esprit est capable d’imaginer des scénarios futurs, des perspectives différentes ou des solutions potentielles, ou bien des stratégies d’imagerie ou de visualisation pour réguler les émotions.
L’émotion semble être soit une attitude face au monde, soit une aptitude à comprendre et agir. Plutôt que de se limiter à une dimension morale qui prône « l’humanité » et la « bienveillance », notre réflexion sur les émotions se place sur un autre plan, explorant comment elles façonnent notre cognition et notre conscience de soi. Cette exploration nous amène à une auto-modération et une auto-éducation, essentielles pour maintenir une capacité de jugement libre et éclairée. Ainsi, notre approche philosophique transcende la morale contemporaine, en tentant de concilier la connaissance de soi et un esprit critique.
Les émotions ne sont pas nécessairement positives ou négatives en soi, mais plutôt des réponses adaptatives à des situations particulières. En apprenant à comprendre et à réguler nos émotions, nous pouvons améliorer notre bien-être émotionnel et notre qualité de vie. De plus, la réflexion sur les émotions peut nous aider à mieux comprendre les expériences des autres et à développer une compréhension plus pertinente de leur point de vue.
En outre, la pratique philosophique peut également aider à transcender les émotions et à développer une perspective plus élevée sur la vie. En cultivant la sagesse et la compassion, nous pouvons apprendre à voir au-delà de nos propres préoccupations.
Enfin, il convient de noter que la réflexion philosophique sur les émotions est un processus continu et suit l’évolution de la vie en société. Nous devons constamment être ouverts à de nouvelles idées et perspectives, tout en continuant à travailler sur notre propre développement émotionnel et intellectuel. C’est par cette pratique continue que nous pouvons espérer atteindre un plus grand équilibre émotionnel et une compréhension plus profonde de notre fonctionnement.
Et, si nous considérons le dialogue comme une exhortation à nous confronter au réel et à apprendre à distinguer ses différentes facettes au travers des concepts, nous pourrions considérer que Socrate était le précurseur de l’intelligence émotionnelle car l’émotion indique la modalité de notre rapport au monde et qu’elle doit être identifiée et analysée comme tout phénomène du réel…
Pour finir, voici une réflexion par rapport au travail d’écriture effectué sur le présent thème. Ce livre a été l’objet d’un long effort, parfois fastidieux, parfois éclairant, parfois intense, parfois interrompu. Bien que le sujet examiné ait été général, il a évidemment généré des questionnements personnels et offert à quelques reprises des réponses, simplement en posant les choses. Une des motivations de cet ouvrage était d’exposer un regard contemporain sur une préoccupation qui est galvaudée, car elle manifeste le désir de l’individu d’exprimer un soi qu’il n’arrive pas à définir. La téléréalité en est la preuve flagrante, où le quotidien filmé et retransmis transforme des individualités en stars, et où ce quotidien n’est quasiment fait que d’expression de soi, de mises en scènes et de querelles. Bien qu’il soit possible d’y trouver un aspect important, celui d’exposer ce qu’on considère habituellement comme l’intimité, et qui se révèle de cette manière être une chose banale et partagée par beaucoup de gens, sauf l’argent accumulé par ces personnalités publiques. Le côté cathartique est vécu, mais pas analysé, c’est la comédie humaine à grande échelle et en images. De ce fait, le public est infantilisé et décérébralisé. Le souhait du livre était donc de se placer sur un entre deux, un écrit relativement accessible sur les émotions et une remise en place de certaines idées par le biais de la pratique philosophique qui permet actuellement réhabiliter l’authenticité face à la sincérité environnante. Comme il a été dit lors d’un courrier de refus d’un éditeur du livre, ce n’est ni psychologique ni véritablement philosophique. Vu que chacun tente de recouvrer son originalité, il semble que le pari ici est réussi, aucune case ne lui correspond !
Comme l’ouvrage n’est pas exhaustif, vous aurez peut-être envie de proposer des idées ou des critiques. Si vous souhaitez envoyer vos commentaires, vous pouvez écrire à artetphilopratique@gmail.com
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Alain :
« L’émotion est un régime de mouvement qui s’établit dans le cœur sans la permission de la volonté, et qui change soudainement la couleur des pensées ».
Jean Anouilh, Antigone :
« Comprendre. Toujours comprendre. Moi, je ne veux pas comprendre. Je comprendrai quand je serai vieille. (Elle achève doucement.) Si je deviens vieille. Pas maintenant. »
Aristote
« Il est facile d’être en colère. Mais être en colère contre la bonne personne, à la juste mesure, au bon moment, pour la bonne raison et de la bonne manière, ce n’est pas à la portée de tout le monde et ce n’est pas facile. »
« La colère est une émotion désirant la manifestation de la vengeance. »
Charles Baudelaire :
« Les émotions les plus belles sont celles que tu ne sais pas expliquer. »
Bergson :
« Que la musique exprime la joie, la tristesse, la pitié, la sympathie, nous sommes à chaque instant ce qu’elle exprime. Non seulement nous, mais beaucoup d’autres, mais tous les autres aussi. Quand la musique pleure, c’est l’humanité, c’est la nature entière qui pleure avec elle. À vrai dire, elle n’introduit pas ces sentiments en nous ; elle nous introduit plutôt en eux, comme des passants qu’on pousserait dans une danse. »
« Car si notre corps est la matière à laquelle notre conscience s’applique, il est coextensif à notre conscience, il comprend tout ce que nous percevons, il va jusqu’aux étoiles. »
Brenifier-Millon,
« Un moine sollicita son maître pour qu’il lui propose un sujet de méditation. (…) Mais au bout d’un certain temps, il s’arrêta, ne pouvant plus supporter cet exercice. Il n’avait jamais réalisé à quel point son esprit était empli d’impuretés. »
Brenifier,
« aller au théâtre sans s’abandonner au regard du personnage que l’acteur incarne, ce n’est pas aller au théâtre. Si l’espace d’un moment le spectateur n’adopte pas complètement cette perspective d’où il peut regarder la salle, se regarder lui-même, sans retenue ni état d’âme, il ne va pas au théâtre, il va dans un théâtre, ce qui est fort différent. Rester extérieur n’est pas le lot du spectateur, c’est celui du consommateur. »
Albert Camus :
« Il n’y a pas d’amour de vivre sans désespoir de vivre. »
« Au milieu de l’hiver, j’ai découvert en moi un invincible été. »
« C’est l’équilibre de l’évidence et du lyrisme qui peut seul nous permettre d’accéder en même temps à l’émotion et à la clarté. »
« Penser, c’est réapprendre à voir, à être attentif, c’est diriger sa conscience, c’est faire de chaque idée et de chaque image, à la façon de Proust, un lieu privilégié. »
« En dehors de cette unique fatalité de la mort, tout, joie ou bonheur, est liberté. »
« C’est un autre amour qui ébranle Don Juan, et celui-là est libérateur. Il apporte avec lui tous les visages du monde et son frémissement vient de ce qu’il se connaît périssable. Don Juan a choisi d’être rien. »
Paul Cézanne :
« Le génie est la capacité à renouveler ses émotions dans l’expérience quotidienne. »
« Une œuvre d’art qui n’a pas commencé dans l’émotion n’est pas de l’art. »
« L’art est la révélation d’une sensibilité exquise. »
Charlie Chaplin :
« Un bon acteur sait mettre de l’émotion dans l’action et de l’action dans l’émotion. »
René Descartes :
« comme il arrive lorsqu’on se sent triste ou joyeux sans en pouvoir dire aucun sujet, il paraît néanmoins, (…) et que ces objets sont leurs causes plus ordinaires et principales ; d’où il suit que, pour les trouver toutes, il suffit de considérer tous les effets de ces objets. »
« Les passions de l’âme sont essentiellement bonnes, et nous n’avons à éviter que leur mauvais usage ou leur excès. »
« Et la peur ou l’épouvante, qui est contraire à la hardiesse, n’est pas seulement une froideur, mais aussi un trouble ou un étonnement de l’âme qui lui ôte le pouvoir de résister aux maux qu’elle pense être proches. »
« il n’est pas déshonnête de rire lorsqu’on entend les railleries d’un autre ; même elles peuvent être telles que ce serait être chagrin de n’en rire pas. »
« je considère que nous ne remarquons point qu’il y ait aucun sujet qui agisse plus immédiatement contre notre âme que le corps auquel elle est jointe, et que par conséquent nous devons penser que ce qui est en elle une passion est communément en lui une action ; en sorte qu’il n’y a point de meilleur chemin pour venir à la connaissance de nos passions que d’examiner la différence qui est entre l’âme et le corps, afin de connaître auquel des deux on doit attribuer chacune des fonctions qui sont en nous. »
« Le premier était de ne recevoir jamais aucune chose pour vraie, que je ne la connusse évidemment être telle : c’est-à-dire, d’éviter soigneusement la précipitation et la prévention ; et de ne comprendre rien de plus en mes jugements, que ce qui se présenterait si clairement et si distinctement à mon esprit, que je n’eusse aucune occasion de le mettre en doute. »
Epictète :
« Si tu vas dans les bains, représente-toi ce qui se passe dans les bains (…) tu te mettras en route plus tranquille »
« Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais les jugements qu’ils portent sur les choses. »
« Ne cherche pas à ce que les choses arrivent comme tu veux, mais veuille qu’elles arrivent comme elles arrivent, et tu seras heureux. »
Epicure :
« Car tous nos actes visent à écarter de nous la souffrance et la peur. »
« Il est vain de demander à un homme ce qu’il fera dans la douleur, l’amour, la colère ou la crainte. »
Gustave Flaubert :
« Je suis doué d’une sensibilité absurde, ce qui érafle les autres me déchire. »
Fisher, Ury and Patton, Réussir une négociation :
« Si la compréhension est mutuelle, si les sentiments sont reconnus et les personnes traitées avec respect, même quand elles ne sont pas d’accord ; si la communication s’établit clairement, qu’elle se fait à double sens, qu’il y a une bonne écoute ; si les problèmes des personnes sont traités directement, (…) alors les négociations pourront se dérouler sans heurts et procurer de la satisfaction aux deux parties. »
Daniel Goleman
« L’intelligence émotionnelle ne signifie pas seulement « être gentil », mais plutôt savoir « déballer » carrément une vérité inconfortable mais lourde de conséquences que les gens ont refusé de voir. »
« Bref, des émotions dont nous perdons le contrôle peuvent rendre stupides les gens les plus intelligents. »
Gorgias :
« Il (le discours) a la force de mettre un terme à la peur, d’apaiser la douleur, de produire la liesse, et d’inciter à la pitié. (…) Il existe une identité de rapport entre la force du discours relativement à l’ordonnance de l’âme et l’ordonnance des drogues relativement à la nature des corps. »
Georg Wilhelm Friedrich Hegel :
« Rien de grand ne s’est accompli dans le monde sans passion. »
« De même que l’instinct de l’animal cherche et consomme la nourriture, mais n’en sort rien d’autre que soi-même, l’instinct de la raison ne trouve dans sa recherche que la raison elle-même. L’animal finit par le sentiment de soi. Tandis que l’instinct rationnel est en même temps conscience de soi ».
Martin Heidegger :
« L’angoisse révèle le rien. »
« L’angoisse isole le Dasein vers son être-au-monde le plus propre, qui, en tant que compréhensif, se projette essentiellement vers des possibilités. »
« Tandis qu’un menaçant s’engage lui-même soudainement en son « certes pas encore, et pourtant à tout instant » dans l’être-au-monde-préoccupé, la peur devient de l’effroi. (…) Si en revanche le menaçant a le caractère de l’absolument non-familier, la peur devient horreur. »
Victor Hugo :
« Les mots manquent aux émotions. »
« La mélancolie est le plaisir d’être triste. »
David Hume :
« La raison est, et ne doit qu’être, l’esclave des passions, et ne peut prétendre à d’autre office qu’à les servir et à leur obéir. »
« Les émotions et les passions sont les moteurs de toutes nos actions. »
Marx Jacob
« L’émotion artistique cesse où l’analyse et la pensée interviennent. »
William James :
« Une grande partie de la vie émotionnelle consiste simplement à percevoir des changements corporels. »
Carl Jung :
« L’émotion est ce moment où l’acier rencontre une pierre et en fait jaillir une étincelle car l’émotion est la source principale de toute prise de conscience. Point de passage de l’obscurité à la lumière, ni de l’inertie au mouvement sans émotion. »
« C’est en petit une véritable fin du monde, le sujet a l’impression que tous les éléments qui constituaient sa vie retombent dans une manière de chaos originel. (Reconstitution régressive de la persona) »
« L’émotion est la source principale de toute prise de conscience.»
Kant :
« L’émotion est le sentiment d’un plaisir ou d’un déplaisir actuel qui ne laisse pas le sujet parvenir à la réflexion. Dans l’émotion, l’esprit surpris par l’impression perd l’empire sur lui-même »
« On voit facilement que les passions – par le fait (…) qu’elles peuvent s’enraciner et se concilier avec le raisonnement – portent la plus grande atteinte à la liberté, et que si l’émotion est une ivresse, la passion est une maladie, qui résiste à tous les moyens thérapeutiques »
« La musique est la langue des émotions. »
« Le sublime touche, le beau charme. »
« Lorsqu’il désigne un sentiment de plaisir ou de peine, le mot sensation a un tout autre sens que quand il sert à exprimer la représentation que j’ai d’une chose (au moyen des sens considérés comme une réceptivité inhérente à la faculté de connaître). En effet, dans ce dernier cas, la représentation est rapportée à son objet ; dans le premier, elle n’est rapportée qu’au sujet et ne sert à aucune connaissance, pas même à celle par laquelle le sujet se connaît lui-même. »
Søren Kierkegaard :
« L’anxiété est le vertige de la liberté. »
Friedrich Nietzsche :
« Le bien connu est l’habituel ; et l’habituel est ce qu’il y a de plus difficile à « connaître », c’est-à-dire à voir comme problème, c’est-à-dire à voir comme étranger, éloigné, « extérieur à nous » ».
« Celui qui combat des monstres doit veiller à ne pas devenir un monstre lui-même. Et quand vous regardez longtemps dans un abîme, l’abîme regarde aussi en vous. »
« Il faut avoir le chaos en soi pour donner naissance à une étoile dansante. »
« Ce qui est fait par amour se fait toujours par-delà le bien et le mal. »
« Avoir honte de son immoralité : c’est un degré sur l’échelle, au bout de laquelle on a honte aussi de sa moralité. »
« Telle est, à mon avis, la seule véritable cause physiologique du ressentiment, de la vengeance et de tout ce qui s’y rattache, je veux dire le désir de s’étourdir contre la douleur au moyen de la passion ».
Blaise Pascal :
« Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point ; on le sait en mille choses. »
« Les grandes âmes sont capables des grandes vertus comme des grands vices, mais rien n’est grand comme les grands remords. »
« l’homme, quelque heureux qu’il soit, s’il n’est diverti et occupé par quelque passion ou quelque amusement qui empêche l’ennui de se répandre, sera bientôt chagrin et malheureux. »
« Ennui. Rien n’est si insupportable à l’homme que d’être dans un plein repos, sans passions, sans affaires, sans divertissement, sans application. Il sent alors son néant, son abandon, son insuffisance, sa dépendance, son impuissance, son vide. »
« Nous ne nous contentons pas de la vie que nous avons en nous et en notre propre être : nous voulons vivre dans l’idée des autres d’une vie imaginaire, et nous nous efforçons pour cela de paraître. »
Pablo Picasso
« L’artiste est un réceptacle d’émotions qui viennent de partout. »
Jean-Paul Sartre :
« L’émotion est une tentative de fuite par rapport à la réalité difficile. »
« Certes, la colère n’est pas un instinct, ni une habitude, ni un calcul raisonné. Elle est une solution brusque d’un conflit, une façon de trancher le nœud gordien. (…) Ainsi la colère apparaît ici comme une évasion ».
« Soit par exemple la peur passive. Je vois venir vers moi une bête féroce (…) je m’évanouis. (…) C’est une conduite d’évasion. L’évanouissement ici est un refuge. (…) L’urgence du danger a servi de motif pour une intention annihilante qui a commandé une conduite magique. »
« Si l’émotion est un débordement, elle est aussi un échec, une manière d’être au monde qui ne réussit pas, qui est inadéquate. »
« Et par là il ne faut point entendre qu’elle est l’effet de la réalité humaine. Elle est cette réalité-humaine elle-même se réalisant sous la forme « émotion ». Dès lors, il est impossible de considérer l’émotion comme un désordre psycho-physiologique. »
« L’émotion est une chute soudaine de la conscience dans le magique. »
« En ce moment même – c’est affreux – si j’existe, c’est parce que j’ai horreur d’exister. C’est moi, c’est moi qui me tire du néant auquel j’aspire : la haine, le dégoût d’exister, ce sont autant de manières de me faire exister, de m’enfoncer dans l’existence. »
Arthur Schopenhauer :
« La vie oscille, comme un pendule, de droite à gauche, de la souffrance à l’ennui. »
« Le bonheur appartient à ceux qui se suffisent à eux-mêmes. Car toutes les sources extérieures de bonheur et de plaisir sont, par nature, extrêmement incertaines, difficiles à obtenir et facilement perdues. »
Sénèque :
« Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles. »
« Le mal, le grand mal de la colère, c’est qu’elle ne veut pas être éclairée. La vérité elle-même l’indigne dès qu’elle éclate contre son gré : cris de fureur, tumultueuse agitation de toute la personne, trahissent son acharnement contre l’homme qu’elle poursuit, qu’elle accable de sarcasmes et de malédictions. »
« Aristote prétend que certaines passions servent comme d’armes pour qui sait bien en user ; ce qui serait vrai si, comme les armes de guerre, on les pouvait prendre et quitter à volonté. Mais celles qu’Aristote prête à la vertu, frappent d’elles-mêmes, sans attendre qu’on les saisisse : nous sommes leurs instruments ; elles ne sont point le nôtre. »
Michel Serrault
« Si l’acteur ne bouscule pas la réalité pour aller plus loin dans les émotions ou dans le rire, ce n’est plus un artiste. »
Baruch Spinoza :
« Une émotion qui est une passion, cesse d’être une passion, dès que nous en formons une idée claire et distincte. »
« L’esprit peut, par la raison, supporter toutes les affections du corps, c’est-à-dire, se former une idée claire et distincte de chaque affection, et par là même, il peut les faire cesser d’être des passions. »
« Les émotions de haine, d’envie et de mépris, tant qu’elles durent, nous rendent incapables de penser et de comprendre, sauf ce qui se rapporte à l’objet de notre haine ou de notre mépris. »
« l’Esprit ne se connaît pas lui-même, si ce n’est en tant qu’il aperçoit les idées des affections du corps. »
« Les émotions de joie ou de tristesse sont des passions lorsque nous avons une conscience confuse de leur cause. »
« Nous ne désirons pas une chose parce qu’elle est bonne, mais c’est parce que nous la désirons qu’elle est bonne. »
« A mesure, en effet, que nous éprouvons une joie plus grande, nous passons à une plus grande perfection, et par conséquent nous participons davantage de la nature divine ; la joie ne peut donc jamais être mauvaise, tant qu’elle est réglée par la loi de notre utilité véritable. »
Saint Augustin : « L’amour est la beauté de l’âme. »
Simone Weil :
« Je ne désire nullement que ce monde créé ne me soit plus sensible, mais que ce ne soit plus à moi qu’il soit sensible. À moi, il ne peut dire son secret qui est trop haut. Que je parte, et le créateur et la créature échangeront leurs secrets. »
« L’attention est la forme la plus rare et la plus pure de la générosité. »
« Ne pas oublier qu’à certains moments de mes maux de tête, quand la crise montait, j’avais un désir intense de faire souffrir un autre être humain, en le frappant précisément au même endroit du front. (…) Plusieurs fois dans cet état, j’ai cédé du moins à la tentation de dire des mots blessants. Obéissance à la pesanteur. Le plus grand péché. On corrompt ainsi la fonction du langage, qui est d’exprimer les rapports des choses. »
« Pourquoi est-ce que dès qu’un être humain témoigne qu’il a peu ou beaucoup besoin d’un autre, celui-ci s’éloigne ? Pesanteur. »
Ludwig Wittgenstein :
« Les limites de mon langage signifient les limites de mon monde. »
« Le monde de l’homme heureux est un autre que celui de l’homme malheureux. »