Art et Philosophie en Pratique

Art du questionnement et questionnement de l'art

FR – L’animateur peut-il donner de l’importance à la subjectivité dans un atelier philosophique ?

“Dans la culture de l’affection et des pensées, dont l’expérience constitue la teneur du retour à soi, il ne faut voir que le ressac du monde, le retour à soi étant retour du monde à soi, non pas dans la clôture de ses jeux, mais dans le passage toujours de nouveau possible d’un de ses jeux à un autre. La “solitude” où je “me” trouve me reconduit vers les autres, vers l’expérience d’autres formes de la relation sociale, en dehors des codes établis. Le moi se noue et se dénoue, d’un code à un autre. L’échelle de ces variations est la subjectivité.”
Jocelyn Benoist
Introduction
Le mot que je changerais dans la question est “donne”. Étonnante introduction, n’est-ce pas ? Ce que je veux dire, c’est que si je veux remplacer un mot dans une question ou une affirmation, c’est parce que son utilisation ne me plaît pas, ne correspond pas aux idées que je suis habitué d’associer, me pose problème, et, en disant cela même, je mets ce problème en lumière, donc au détour d’une parole qui est supposée éviter le contact, je m’y précipite. Au moment où je propose de changer un mot, il y a le début d’une prise de conscience, je réalise, du moins en partie, que donner de l’importance à la subjectivité pose un problème pour moi. Mais ce mouvement n’est qu’amorcé, et ne sera complet que lorsque j’aurai compris l’enjeu que crée cette question. Quel pourrait être pour moi le problème de donner de l’importance à la subjectivité ? Que pourrait impliquer le fait que la subjectivité ne soit pas importante dans un atelier ? Pour répondre à la première question, on pourrait supposer que la subjectivité (des autres ou la mienne, mais quelle différence cela fait-il ?) me dérange. Donc, je souhaiterais ne pas la traiter. Notons qu’en répondant de cette manière, je glisse subrepticement vers la psychologie, ce qui n’est pas le point ici. On pourrait considérer d’un point de vue plus analytique que dans l’atelier, la subjectivité n’est pas le seul élément qui y intervient. Pour répondre à la deuxième question, je remarque que la subjectivité n’a pas l’importance qu’elle devrait avoir et je veux qu’elle en ait ; de nouveau, il est probable que le sujet soit à la limite de la philosophie. Par contre, il est inacceptable de concevoir les humains sans subjectivité, ce qui reviendrait à dire que les humains ne sont pas humains. C’est elle qui nous permet de produire un jugement, d’avoir des sentiments, d’entretenir des relations avec nos pairs, ou avec tout autre objet ; nous ne pouvons donc pas la supprimer, même si nous nous trouvons dans un atelier philosophique avec pour but de travailler un exercice pratique et rationnel.
La relation au participant
Donc, à partir du moment où je connais la présence de la subjectivité dans un atelier, alors, je sais que des participants vont aimer la façon qu’a l’animateur de diriger la pensée collective et d’autres non. Nous pouvons nommer quelques raisons pour lesquelles cela se passe ainsi : l’animateur est agréable ou amical, il laisse les participants parler ou trop, il n’est pas agressif ou pas assez, il exprime la sympathie ou irrite, il ne parle pas fort ou trop, il se tourne souvent vers le tableau, mais ce qui rend le travail clair, il n’explique pas bien les instructions ou bien “je n’étais pas concentré”, il met les participants mal à l’aise ou bien l’étaient-ils avant, etc.
Je sais aussi que des participants vont être plus sensibles que d’autres à certains sujets, ou alors imperméables, ce qui fera fonctionner l’atelier différemment. Il est possible par exemple que l’animateur doive davantage proposer de la matière lorsqu’elle oppose de la résistance à prendre forme. Jusqu’à présent, j’avais tendance à ne pas vouloir forcer l’apparition d’idées importantes dans le travail collectif, or je me rends compte maintenant que, hormis l’aspect purement intellectuel où il est plus réconfortant d’être en présence de participants actifs et productifs, ceux-ci sont tout de même là pour penser, et je suis là pour les faire penser. Les laisser face à leur difficulté est peut-être réaliste ou bien plus authentique, “car tout n’est pas facile dans la vie”, mais a des avantages limités au vu de ce que procure la pratique philosophique, ce qui veut dire qu’il faut encourager plutôt que laisser faire sans outils. Les personnes qui se présentent à un atelier sont volontaires, curieuses de voir leur esprit en activité, il y aurait donc une indifférence à leur démarche. En ce qui concerne les enfants, même si c’est parfois en séance obligatoire, ils ont cet élan identique de découverte. Pour les adolescents, la question est plutôt de vouloir maintenir en eux ou de raviver l’intérêt qu’ils pourraient encore nourrir pour tout ce qui n’est pas eux, chose étrange pour des êtres dans l’explosion de leur devenir.
Qui est le maître ici ?
La relation de l’animateur au participant pose le problème intellectuel et moral de savoir si le maître sait ce qu’il enseigne, ou bien s’il n’est pas un maître. Parce qu’un maître doit apporter la vérité, du moins une part de la vérité sur le monde. Cette vérité, nous allons la recueillir avec ferveur, d’autant plus que nous ne fournirons aucun effort par la suite pour vérifier sa source. Donc le maître, n’est pas maître en tant que tel, mais plutôt celui en qui nous plaçons notre confiance, aveugle, il est celui dont nous allons répéter le savoir si bien appris, il doit alors montrer pattes blanches. Il ne doit pas faillir, pas même proposer un exercice sans aucune structure évidente. Il doit apporter la confiance en un système et la transmettre à ses étudiants. Cependant, si nous nous référons à Lao-Tseu, qui a dit ceci : “la voie qui peut s’énoncer n’est pas la Voie pour toujours”, alors, la question est : pouvons-nous penser par nous-même en dehors d’un cadre bien défini ? Pour répondre à cela, d’un côté, nous avons l’image de Socrate utilisant le questionnement, en introduisant la logique dans le raisonnement, pour faire apparaître la vérité. D’un autre, Lao-Tseu a dit que si vous posez une question, tout de suite après, vous sortez de la voie et que vous devez faire le non-faire, alors l’ordre sera-t-il restauré.
Socrate était suspecté de connaître les réponses à ses propres questions, parce qu’en fait la plupart de ses interlocuteurs et auditeurs voyaient une structure, une logique dans ses dialogues. Partant d’une idée ou d’une affirmation, il l’approfondissait en la confrontant à une situation donnée, ou, plus tard dans le dialogue, au résultat de cette confrontation. Faire cela implique de choisir entre l’idée initiale et la nouvelle, parce que le résultat et les termes initiaux sont opposés ou sont les éléments d’une alternative.
Par ailleurs, le fait que Lao-Tseu affirme ce principe du taoïsme, propose déjà un cadre de pensée.
Début de réponse
La réponse semble facile à donner : nous avons besoin d’un cadre pour penser. D’ailleurs, nous sommes faits ainsi : chacun d’entre nous a son propre système de pensée. Il est construit sur les liens entre des idées personnelles, des souvenirs, un savoir, ces liens nous sont propres aussi et nous conviennent, c’est la subjectivité, et celle-ci comprend à la fois ce côté parfois irrationnel et celui de la rationalité. Dans le cas où nous sommes confronté à un autre système de pensée, soit nous voulons que celui-ci nous propose un cadre pour nous border et nous rassurer, comme une mère tenant son enfant dans ses bras, soit nous le refusons car incompatible, donc contrariant.
Cependant, avoir notre propre système de pensée ne signifie pas que nous ne pouvons pas en prendre un autre, même pour un moment, nous ouvrir à lui et travailler avec lui. Cela ne veut pas dire non plus que nous devons lire attentivement les instructions de l’exercice ou de l’atelier dans le but de bien nous comporter et de répondre convenablement. D’ailleurs, c’est une fausse raison, nous ne voulons pas nous y conformer, nous voulons plutôt que ce nouveau système soit adapté au nôtre, en repérant les éléments du premier qui correspondraient le plus au deuxième. Or, nous ouvrir au nouveau nous oblige cependant à observer ce qu’il est et à agir selon lui. À ce moment, nous pouvons parler d’absence de système de pensée lorsque nous passons de l’un à l’autre, ou de rupture.
Le problème de la subjectivité
Comment permettre aux participants de prendre conscience d’eux-mêmes, ou d’un quelconque problème, monopolise souvent les énergies, la mienne en particulier. En effet, la gentillesse ou la bienveillance sont, socialement parlant, de mise car elles donnent l’impression d’éloigner nos peurs, nos fantômes. Il ne faut pas heurter. Au travers de la méthode à la fois inspirée de Descartes (dans le Discours de la méthode : “éviter […] la précipitation, “diviser [les] difficultés”, “conduire par ordre mes pensées” et “s'[assurer] de ne rien omettre” ) et de Socrate (dialogue ou questionnement), que certains aiment appeler “Brenifier”, je cherche la vérité, qu’elle soit en moi, en l’autre, dans notre travail collectif, et j’ai cette bienveillance, mais pas là où un certain nombre la veulent. Elle est à la fois destinée à celui qui veut partager son chemin avec l’animateur et les autres, et à la vérité. En contrepartie, je refuse le mensonge ou la volonté ferme de s’y accrocher. Pour cela, il faut admettre un cadre de pensée minimum, rigoureux, persévérant, plus ou moins apparent, cela dépend en partie du public à qui on a affaire, car parfois, je dois faire preuve de beaucoup d’astuce, de détours pour faire aboutir une pensée individuelle, ou collective, car la réalité de l’atelier est telle que chacun s’y présente avec son être social, sa vie personnelle et que tout ceci engendre de la résistance à admettre parfois comme réel ou vrai ce qui ressort de notre travail, de nos propos. De la même façon, si je n’agis pas de la bonne manière, je n’obtiendrai pas le résultat habituellement observé en séance philosophique : s’arrêter, expliciter une idée, poser une question, critiquer, s’imprégner de la pensée de l’autre, prendre de la distance par rapport à ce que je suis en train de dire, etc. À tel point qu’on se demande parfois si l’animateur est ce qu’il présente, ou s’il est autre, c’est bien l’ambiguïté de l’animateur. Mais cette ambiguïté n’est pas un doublement de personnalité, comme dans le monde médical ou de science-fiction, elle est en fait l’adaptation de l’animateur lui-même au système de pensée du participant dans le dialogue, suivie d’un accompagnement de celui-ci dans sa découverte d’un penser autre.
Les autres éléments de l’atelier
Regardez ceci : le fait de poser la pensée permet la communication entre les participants et de laisser un aspect de la subjectivité sur le côté. La différence peut être frappante entre l’atelier, où nous essayons de nous comprendre les uns les autres, de vérifier notre interprétation de ce qui est dit, la plupart du temps grâce à la reformulation, et le moment où deux personnes échangent leurs points de vue et les défendent. D’un côté, nous progressons lentement et nous voyons la difficulté de rendre nos idées claires, nécessitant des mots compréhensibles par tous. D’un autre, nous rencontrons un obstacle à un vrai dialogue dans l’absence d’écoute, dans le manque de compréhension de nos propos tandis que nous sommes dans la précipitation, poussés par le sentiment d’avoir raison.
Et c’est un fait dont l’animateur use pour nourrir une discussion en groupe : si vous observez les mouvements d’un travail dans un groupe, vous remarquerez que parfois cela va doucement, parfois s’arrête, parfois revient, se suspend, ou s’élance vers une conclusion. Peu importe le sujet. Nos esprits se rencontrent autour d’une idée grâce à la reformulation, explicite ou faite mentalement, construisent différents raisonnements, butent sur un argument, etc. Par conséquent, l’animateur doit observer tout cela, dans le but de suivre le mouvement de l’analyse d’une idée vers son opposé, de la considération d’une conclusion, de la curiosité révélée par les questions, bref de donner vie à ce travail…
Le maître, c’est le participant
Si l’on prend la définition de la subjectivité, elle représente ce qui est relatif au sujet, globalement, ses affects et son entendement. Si on la prend dans un sens plus étroit, on considère alors uniquement l’affectivité du sujet. Mais ici, c’est la prise de conscience de lui-même faite par le participant qui nous intéresse, et ceci n’est possible que s’il considère qu’il est maître de lui-même, et qu’il s’engage dans la séance, à la faire exister. Il a la responsabilité de ce qui s’y passe.
Sartre parle de l’intersubjectivité, “c’est dans ce monde que l’homme décide ce qu’il est et ce que sont les autres”, car “entre autrui et moi-même, il y a un néant de séparation”, “ce ne-pas” “comme élément de séparation donné entre autrui et moi-même”.
A cela s’ajoute l’idée d’accepter son ignorance et de dépasser les apparences : nous ne sommes pas dans un atelier pour montrer ce que nous savons, mais pour expérimenter ce que nous ne savons pas. Ce que nous savons déjà n’est pas intéressant, au contraire, ce que nous ne savons pas est passionnant et inquiétant ! Donc, nous devons accepter d’être aveugle momentanément et de continuer à aller de l’avant. C’est vraiment inconfortable de ne pas savoir ce qui pourrait se passer (pour nous) dans l’atelier. J’ai mis “pour nous” entre parenthèses car c’est une réaction naturelle à notre ignorance. Cela pourrait être aussi : que pourrait-il advenir aux autres ? Que pourrait devenir la discussion ? Mais cela me concerne, moi, comme si, le reste du groupe et ce que nous produisons comme pensée collective, n’existe pas. Oser mener une pratique philosophique d’une autre façon que celle du professeur est une aventure, comme un film, parce que nous ne savons pas la suite et nous nous regardons nous-mêmes qui ne savons pas la suite… Voilà une histoire où nous sommes à la fois un personnage et l’observateur.
De même, le besoin de rappeler qui est l’auteur d’une phrase est sans intérêt au regard de cela : travailler sur une phrase, en oubliant son auteur, est un exercice vraiment intéressant, de quelque endroit qu’elle provienne, juste pour penser son essence et ses conséquences. D’une certaine façon, cela veut dire que nous devons essayer de “déshumaniser” un discours, le détacher de tout contexte (l’appliquer à un autre par exemple) et le penser juste pour lui-même, juste pour penser. Ensuite, nous devons oublier qui nous sommes, ce que nous pensons habituellement et ce que nous savons, nous intégrer dans la pratique, à l’intérieur du groupe de travail, interprétant, argumentant et contre-argumentant, utilisant la matière créée par l’échange d’idées à ce moment-là. Cela veut dire : prendre de la distance d’avec nous-même, d’avec notre vie et expérience. Cela signifie aussi que nous ne sommes pas uniquement des êtres sociaux, parce que nous sommes des êtres qui pensent, nous ne sommes pas là uniquement pour jouer un rôle ou créer une image, nous sommes aussi une sorte de machine à conceptualiser et à critiquer.
Subjectivité et sensibilité
Par conséquent, nous acceptons la subjectivité parce qu’elle est humanité, mais en même temps, nous devons nous écarter de nos émotions, les laisser sur le côté parce qu’elles ne devraient pas contrôler notre vision du monde, comme nous faire dire d’une façon spontanée, immédiate que nous ne sommes pas d’accord, ou exprimer notre opinion sans aucun argument. Le mélange des sentiments et de la pensée apporte la confusion, donc un atelier est la place idéale pour apprendre comment les distinguer en énonçant ce que nous observons, ce que nous ressentons, en observant ce que nous ressentons ou pensons. De toute façon, nous pouvons parler de tout lors d’une discussion philosophique parce que nous y apprenons progressivement à voir clair dans ce qui est en train de se passer, et peut-être, dans notre sensibilité.
En même temps, un travail en groupe philosophique donne un reflet de ce qui se passe dans la vie. Cela révèle qui nous sommes et ce que notre être peut exprimer, tolérer ou provoquer.
La subjectivité n’est pas un problème en atelier
Mais le réel obstacle à l’accomplissement d’un atelier de bonne qualité est le manque d’énergie ou de fermeté : l’énergie émergeant de l’être de l’animateur, en d’autres mots, je conduis cet atelier parce que j’ai mon idée du travail que je veux vous faire faire. C’est cela l’énergie de l’animateur. D’une certaine façon, il prend une position, qu’il a à défendre, paradoxalement, au travers de la progression de l’atelier, une espèce d’approfondissement ou d’argumentation renforçant sa vision. J’aime appeler cela fermeté. Si les participants ont ce sentiment de manque de fermeté, menant à la confusion, peut-être est-ce parce que l’animateur hésite à favoriser une voie plutôt qu’une autre, ou bien est-ce parce que les participants eux-mêmes ont à choisir la leur, qu’ils hésitent pareillement soit par peur de l’engagement, soit parce que des éléments manquent dans l’atelier. C’est pourquoi nous ne pouvons accueillir trop d’idées dans un atelier, au risque de le faire échouer, de le rendre chancelant, ou chaotique. La conséquence de cela est qu’il faut choisir la matière que nous travaillerons et que nous laisserons de côté celle que nous ne traiterons pas. Sa façon d’être va aider l’animateur dans ses choix, renforcée par la méthode adoptée.
Conclusion
Par conséquent, et finalement, afin de traiter de la question initiale, la subjectivité doit être exprimée comme ou à travers une idée, et consciente. À ce titre, lorsqu’elle prend place dans un atelier, elle peut être confrontée à une autre idée, à une situation, et voyons ce qui résulte de cela : comme toute idée, elle sera une partie d’un raisonnement, comme explication, justification, concept et sera ensuite gardée ou abandonnée en fonction de la progression et de l’aboutissement de celui-ci. Par ailleurs, animant sur la base de sa propre subjectivité, et en partant même du principe qu’elle serait transparente, lorsque l’animateur prend en compte l’action du participant, il donne inévitablement son importance à la subjectivité de celui-ci, tout comme si celui-ci se regardait dans le miroir en sachant que la connaissance de lui-même ne lui parviendrait pleinement qu’au moment où l’image lui serait renvoyée. A noter que cette connaissance n’est pas immuable, qu’elle est le fruit d’un discours et d’une attitude dans le cadre de notre travail.
L’impératif pratique suprême, comme le définit Kant dans le Fondement de la métaphysique des moeurs, “sera donc celui-ci : Agis de telle sorte que tu traites l’humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre, toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen.” C’est ce qu’il appelle plus tôt dans son oeuvre un “principe subjectif d’actions humaines”, qui est “en même temps un principe objectif”, car chacun prend en compte sa propre existence comme une fin en soi, et, en même temps, tous le font. Il en résulte que celui qui s’inquiète de la place de la subjectivité dans le cadre d’un atelier, s’inquiète surtout pour la sienne, et sa vision du travail collectif est sabordée par son égocentrisme, à l’image de l’albatros de Baudelaire, à l’aise dans les airs, mais maladroit sur le sol.
Au fil de mon exposé, j’ai effectué un glissement du sens de la subjectivité, de l’acception commune et psychologique lui donnant cette incapacité d’analyse provoquée par une domination des émotions, à l’acception philosophique et existentielle prenant en considération la totalité de l’être et surtout sa faculté de passer d’un degré de vie immédiat à un niveau d'(auto-)examen nécessitant altérité, indépendance et endurance.